Editorial: Lettre ouverte à Natacha Polony.

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Madame Polony,

Comme beaucoup de français épris de liberté je vous portais une admiration. Votre culture, vos engagements, vos réflexions pour faire progresser nos sociétés modernes, sont autant d’éléments qui forcent l’admiration et que je portais à votre crédit. Fervente défenseur d’une école qui a pour vocation, à défaut d’avoir pour ambition, l’éducation des générations futures, j’ai toujours admiré votre combat sans relâche pour tirer vers le haut, et toujours plus haut, cette mission régalienne qui incombe à la France et à ses gouvernements successifs.

Comme beaucoup j’ai apprécié ces rendez-vous télévisuels qui vous plaçaient en chroniqueuse de choc pour élever les débats et tenter de faire avancer les consciences en développant l’esprit critique de vos téléspectateurs et lecteurs. Femme de lettres, femmes de culture, et journaliste de talent sont autant de qualités que je me dois de vous reconnaître de façon objective, même si je ne partage pas l’ensemble de vos opinions. Jusqu’à ce samedi soir, et ce débat avec Bernard Henri Lévy, diffusé sur France 2 dans l’émission de Léa Salamé, je vous pensais cependant dotée d’un sens moral et d’une éthique qui vont de paire avec cette qualité essentielle et indispensable au métier que vous exercez, celui de journaliste, à savoir l’honnêteté intellectuelle.

Pour que les choses soient posées dès le début et afin de lever toute ambigüité, il n’est pas question de vous refuser le droit d’avoir un avis contraire à celui de BHL, ou toute critique de la société israélienne, et encore moins le droit de l’exprimer avec cette assurance et cette verve qui vous caractérise. Le peuple juif est habitué au débat, c’est même l’un des fondements de la pensée juive. Le Talmud a élevé l’art du débat, sur plus de 5400 pages, il y a de cela plus de 2500 ans, au rang de nécessité absolue. Des centaines d’exégètes ont produit depuis lors des milliers d’ouvrages, pour débattre, controverser, discuter, contester, faisant de l’argumentation une impérieuse nécessité, quasiment un devoir, auquel il était impossible de se soustraire.

Il n’existe de progression que par l’échange et le débat. Mais pour que ces échanges soient constructifs et permettent au plus grand nombre de se forger et développer un esprit critique, le postulat de base impose l’honnêteté des arguments énoncés. L’intégrité est l’honneur des débatteurs, elle est la modestie de ceux qui échangent. Madame Polony, vous êtes rédactrice en chef, vous avez pour mission d’informer vos lecteurs. En qualité de personnage public, vos propos ont un poids. Ils pénètrent les foyers français, ils forgent des certitudes, ils servent d’arguments pour développer des raisonnements.

Vos exposés permettent d’élever les pensées et ceci est valable pour l’ensemble des acteurs de la vie publique qui bénéficient d’une notoriété permettant une exposition médiatique. “Oui mais…” Bien que votre propos liminaire ai tenté d’utiliser votre compassion (que je pense sincère) à l’égard du peuple israélien après l’horreur du 07 octobre comme droit à pouvoir développer votre plaidoirie à charge, vous vous êtes égarée, vous vous êtes fourvoyée, en reprenant à votre compte des arguments que les antisionistes et les antisémites répètent à loisirs en réussissant à tromper un nombre toujours plus importants de personnes. Vous vous êtes faite la porte-voix des ennemis de la liberté et de la paix ce samedi soir, mais je pense plus que tout les ennemis du peuple palestinien lui-même.

Avant toute chose je me permets de poser en préalable à mon propos, que les juifs n’ont pas eu besoin qu’on leur oppose la cause palestinienne pour être pourchassés, violentés, chassés ou déportés. Il n’aura pas fallu attendre la cause du peuple palestinien pour que le peuple juif soit chassé de la terre d’Israël il y a quelques milliers d’années, et exilé vers Babylone ou Rome. Il n’aura pas fallu non plus attendre la cause palestinienne pour que le peuple juif ai à supporter les affres des croisades ou de l’inquisition, les horreurs des pogroms d’Europe de l’Est ou de la Shoah, les infamies et les décrets anti-juifs des pays musulmans dans lesquels ils vivaient depuis des millénaires et cela bien avant l’apparition de l’Islam. Non il n’aura pas fallu attendre cela, et l’existence même d’Israël en tant qu’état nation ne pouvait alors servir de prétexte et d’alibi pour justifier cette haine viscérale.

Non madame Polony, les souffrances du peuple palestinien n’est pas la cause qui a donné naissance aux protocoles des sages de Sion, ou à Mein Kampf, ce n’est pas cette empathie à l’égard d’un peuple présenté comme opprimé par un bourreau désigné qui a justifié les décrets antisémites et les lois anti-juives à travers les âges. Occulter tout cela c’est se refuser à comprendre la nécessité actuelle de l’État d’Israël. Oublier l’Histoire c’est également oublier ce désir de liberté et cette aspiration à la paix et à la sérénité qui anime le projet d’un État juif qui serait le rempart à toutes ces exactions. C’est cette aspiration qui anime inconsciemment le peuple israélien, c’est ce vœu pieux qui accompagne les prières du peuple juif depuis toujours, ce peuple qui porte dans son ADN ces funestes épisodes de l’histoire ne s’est pourtant pas laissé abattre et continue à se débattre pour avoir le droit d’exister, et aujourd’hui d’exister sur sa terre. “Oui mais…” c’est de cette façon que vous avez, comme bon nombre d’antisémites notoires avant vous et assurément après vous, tenté d’expliquer ou de justifier le pogrom du 07 Octobre. Je vous sais assurément combattre l’antisémitisme, loin de moi donc l’idée de vous affubler de cette étiquette. Mais force est de constater que vous avez malheureusement fait le jeu de ces derniers. C’est également cet argument qui a été utilisé par bon nombre de terroristes à travers la planète pour justifier leurs crimes. C’est la rhétorique employée par Mohamed Merah pour expliquer son passage à l’acte à Toulouse. la même que celle de Yasser Arafat, inventeur du terrorisme moderne, pour organiser les attentats de Munich, ceux de la rue des Rosiers ou de la rue Copernic pour ne citer que ceux là. Raymond Barre, avait alors expliqué qu’il déplorait la mort d’innocents, comprendre de citoyens français non juifs. Les juifs sont donc coupables, coupables de leur solidarité avec Israël, ou coupables de leur fraternité juive. C’est ce qui semble justifier encore aujourd’hui la recrudescence des actes antisémites dans notre pays comme partout ailleurs sur la planète.

Israël est donc responsable et coupable, son gouvernement, un gouvernement autoritaire et raciste, son armée criminelle, et si cela ne suffisait pas à convaincre votre auditoire vous avez rappelé qu’ Yitzhak Rabin a été assassiné par un extrémiste juif et que Netanyahu était celui avait nourri la bête. Pathétique… Oui Itzhak Rabin a bien été tué par un extrémiste, cet extrémisme politique est effectivement juif, et croupira en prison jusqu’à la fin de sa vie. Son meurtre n’a été pas été applaudit par la société civile israélienne, son meurtre n’a pas donné lieu à des scènes de liesses dans les quartiers juifs de Paris ou de New York. Ni bonbons, ni pâtisseries n’ont été distribués aux enfants juifs du monde entier pour fêter l’événement. Non rien de tout cela. Le peuple israélien a pleuré son martyr, les juifs du monde entier ont condamné cet acte, la presse israélienne dans son ensemble a appelé à une autocritique et cette plaie est restée ouverte et béante jusqu’à aujourd’hui. Je vous prie de croire également qu’aucune organisation juive n’a promis une rente à vie à la famille de cet assassin, et son portrait n’orne les murs d’aucune maison ou d’aucune synagogue. Mais sans aller chercher Ravaillac appartenant à l’histoire de France trop éloignée du conflit qui nous occupe, vous avez probablement oublié le meurtre d’Anouar el-Sadate en Égypte il y a 54 ans. Si votre propos cherchait à condamner la société israélienne dans son ensemble, afin de démontrer l’immoralité de cette dernière, la réaction unilatérale de tout le peuple israélien est la meilleure réponse à votre faible argumentation. Netanyahu n’est pas non plus l’homme politique le plus apprécié d’Israël, c’est une évidence, mais cette phrase me permet de vous rappeler au passage que la société civile israélienne n’attend pas après vous pour se faire un avis sur son dirigeant. Les manifestations et articles à son encontre se comptent par centaines. Joie de la démocratie et de la (réelle) liberté d’expression. Imputer la responsabilité du développement du Hamas à Netanyahu, et implicitement le rendre responsable du 07 Octobre est à nouveau et à peu près aussi pertinent que d’affirmer que l’école de la République, les organismes sociaux, ou les fournisseurs d’accès Internet sont les responsables des Djihadistes partis combattre en Syrie ou en Irak pour rejoindre les rangs de Daesh, puisqu’ils ont tous contribué à nourrir et faire grandir ces radicalisés de la meilleure façon qui soit. Vous appelez de vos vœux, comme beaucoup d’israéliens d’ailleurs, à l’auto détermination du peuple palestinien.

Mais n’est ce pas le peuple palestinien qui a plébiscité en 2005 le Hamas lors des dernières élections dans la bande de Gaza ? L’armée israélienne a évacué les quelques juifs habitant dans la bande de Gaza en 2005 et s’est retirée totalement de cette bande de terre depuis. Depuis 2005 pas moins de 8 élections ont eu lieu en Israël, état démocratique si il est besoin de le rappeler. Pas une seule n’a eu lieu à Gaza. La prise de pouvoir par le Hamas a été marquée par des meurtres fratricides à l’encontre des membres du Fatah par centaines, l’instauration d’un régime autoritaire et religieux, la mise en place de milices et bon nombres d’autres actions qu’il serait trop long de rappeler ici. Le peuple palestinien a choisi. En quoi Israël peut-il endosser cette responsabilité ? En quoi Netanyahou peut-il être tenu pour responsable de la ligne directrice du Hamas et de ses décisions ? Si le peuple palestinien si prompt à se révolter contre son oppresseur l’avait voulu il aurait pu depuis longtemps se révolter contre le gouvernement de l’OLP qui détournait les milliards de l’aide internationale pour enrichir quelques nantis ou contre le Hamas qui a instauré un régime quasi dictatorial à l’encontre de sa population.

Netanyahou semble avoir effectivement laissé passer des mallettes de cash en provenance du Qatar pour permettre le paiement des salaires de l’autorité palestinienne. C’est ce que vous appelez “avoir nourri la bête” ? Oui mais… permettez moi à mon tour d’utiliser votre rhétorique, cela n’aurait pas dû exister si l’argent des aides internationales avait été alloué à ce pour quoi il était prévu. Oui mais, la corruption et le détournement des fonds sont connus de tous, mais la situation est validée par les gouvernements de tous les pays qui contribuent et continuent de largement doter de centaines de millions de dollars ces fonds dont seul le peuple palestinien peut se prévaloir. La fortune personnelle de Yasser Arafat est estimée à plus de 8 milliards de dollars, celle de Mahmoud Abbas un peu moins et celle d’Ismaël Haniyeh de Khaled Meshaal les leaders du Hamas a plus de 5 milliards de dollars. Mais tout cela vous apparaît comme dérisoire et ne semble pas à vos yeux dignes d’importance pour expliquer la souffrance du peuple palestinien.

Oui le peuple palestinien souffre, c’est incontestable, mais il souffre à cause de ses dirigeants et de ceux qui l’instrumentalisent pour mener une guerre idéologique contre les juifs et la seule démocratie du moyen orient. Benyamin Netanyahu, comme Ariel Sharon avant lui, Itzhak Rabin ou Menahem Begin ont noué des relations diplomatiques avec des pays hostiles à Israël. Ils ont fait évacuer des territoires aussi larges que le Sinaï ou la bande de Gaza pour avancer dans des processus de paix et espéraient tous une sérénité pour la population du pays qu’ils dirigeaient. Certaines concessions ont eu pour effet une paix relative comme avec l’Egypte ou la Jordanie. D’autres actes honorables se sont soldés par des situation encore plus difficiles et compliquées avec des voisins qui ne souhaitent pas vivre en paix avec un état juif à leurs côtés. Les accords d’Abraham qui devaient se conclure avant la tragédie du 07 Octobre sont à porter au crédit de quel gouvernement ? Qui dirigeait la diplomatie en vue de la normalisation avec les États du Golfe ? Quand les choses progressent dans un sens les détracteurs d’Israël expliquent que c’est au détriment du peuple palestinien, en omettant de parler du plan d’investissement pharaonique prévu par les états signataires pour faire de la bande de Gaza une Suisse du moyen orient, un Dubaï avec une porte sur la méditerranée. Il est plus facile d’accuser Israël et de le renvoyer au banc des accusés, c’est plus simple, plus facile. Israël est une démocratie peuplée de gens civilisés, aucune fatwa ne sera prononcée à l’encontre de ses détracteurs, aucun risque d’attentat ne sera à anticiper.

Combien de vos lecteurs ou de vos spectateurs savent que le vice président de la Knesset, le parlement israélien a été Ahmed Tibi, un musulman, citoyen israélien appelant de ses vœux la fin de l’état d’Israël ? Combien savent que la cour suprême israélienne est composée de femmes et d’hommes de toutes les religions y compris d’une juge musulman Khaled Kabub ? Combien savent que les civils israéliens qu’ils soient juifs ou musulmans, hommes ou femmes, possèdent les mêmes droits et jouissent d’une absolue liberté de déplacement, d’expression, de contestation ou de revendication sans aucune discrimination ? Combien savent que les universités et l’état israélien sponsorisent les études pour les populations arabes en aspirant à voir la culture et les études permettre un changement des mentalités, alors que les israéliens doivent s’endetter et prendre des crédits pour financer leurs études ? Combien savent encore que des centaines de villages arabes sans aucune présence juive existent en Israël, que les minarets diffusent les appels à la prière à tel Aviv, Jerusalem ou Haifa sans que cela ne gêne personne, tout cela devant des panneaux de signalisation écrits en hébreu et en arabe ?

Ces réalités sont celles qu’il vous plaît d’oublier, celles qui ne méritent qu’un “Oui mais…” Vous oubliez de mentionner que le peuple palestinien se rendait jusqu’au 07 Octobre par dizaines de milliers en Israël pour travailler, permettant à ces derniers d’avoir l’un des meilleurs niveaux de salaires de la région parce que la volonté des israéliens n’est pas d’affamer la population palestinienne, bien au contraire. La volonté est de construire une normalisation progressive en favorisant le développement économique. Quand on s’enrichit on ne pense plus à la guerre. Puisque l’aide internationale est détournée et volée par les dirigeants palestiniens au lieu de permettre la réalisation de chantiers et autres projets, Israël n’a d’autre choix que de pallier le manque pour aider les Palestiniens à se développer et à progresser. Cette réalité nous rappelle que les attentats du RER B, Charlie Hebdo, le Bataclan, le meurtre de Samuel Paty ou du père Hamel, sont tous motivés par la même cruauté aveugle que celle d’une horde de barbares assoiffés de sang, les mêmes ennemis de la liberté. Le 07 Octobre ils étaient assoiffés de sang juif, motivation supplémentaire permettant de laisser libre court à plus de violence et d’exaltation des populations célébrant ce massacre comme jour historique. Cela n’est pas si important, il sera demandé aux israéliens de prouver ces crimes, ces viols ou ces meurtres. En grande prêtresse de l’éducation que vous êtes, il me semble que vous auriez été dans votre rôle pour expliquer la souffrance du peuple palestinien par le marasme intellectuel dans lequel il est maintenu pour pouvoir mieux le contrôler. Vous auriez été effectivement dans votre rôle pour expliquer pourquoi et comment les systèmes éducatifs israéliens et palestiniens contribuent à la progression de leurs sociétés respectives. L’une permet à ses étudiants d’atteindre les universités et à ses professeurs de travailler sur des sujets fondamentaux pouvant prétendre à de nombreux prix Nobels, l’autre continue d’imprimer des manuels de mathématiques pour les enfants de primaire leur apprenant les bases de l’arithmétique en faisant la comptabilité macabre des soldats israéliens ou des juifs tués, tout cela grassement financé par l’union européenne. Mais vous vous êtes abstenue, et c’est votre droit. Vous êtes libre d’omettre ce qui vous arrange pour donner à votre propos la couleur que vous souhaitez lui donner. Vous avez qualifié l’armée israélienne d’immorale, œuvrant et perpétuant un génocide à Gaza.

Madame Polony, un peu de sérieux s’il vous plaît. Quelle armée au monde peut s’enorgueillir d’avoir diffusé des millions de sms, messages vocaux, d’avoir largué des millions de tracts par voie aérienne pour prévenir les populations civiles des risques d’une attaque imminente ? Comment l’armée française a-t-elle agit au Sahel pendant les opérations Serval ou Barkhane ? Il n’existe pas de guerre propre, c’est le principe même de la guerre, malheureusement. Une guerre devient des plus périlleuse quand la population civile adverse est prise en otages pour servir de boucliers humains, instrumentalisée pour permettre une énième manœuvre médiatique pour désigner l’agressé comme bourreau agresseur génocidaire. Il n’existe pas de génocide à Gaza, la population Gazaouie ne cesse de croitre depuis 1948, et il n’existe aucune manœuvre ou plan militaire, ni aucune décision politique visant à éradiquer la population civile palestinienne. Affirmer l’inverse est un mensonge. Je vous laisse imaginer ce que ferait une armée immorale dotée des outils technologiques et militaires les plus avancés si elle souhaitait réellement faire un génocide de masse. Même si une partie de cette population a dansé et chanté le 07 octobre au soir, en exaltant de joie transportée par la haine des israéliens et des juifs, l’éthique de l’armée israélienne reste invariante. L’éthique juive est celle qui célèbre la vie, le droit à la liberté et à l’autodétermination, celle qui honnit le meurtre et repousse la mort. C’est ce qui a animé Robert Badinter et Simone Veil il y a peu en France, c’est cette morale qui guide le peuple juif depuis toujours. Si vous imaginez un seul instant que la société israélienne se réjouit à l’idée d’imposer aux enfants du pays un service militaire obligatoire depuis 1948 de trois ans alors vous vous trompez.

Si vous croyez que le peuple juif est un peuple dominateur alors vous vous trompez. Sûr de lui-même, probablement, bien qu’en proie aux doutes et à la remise en question permanente. Le peuple juif n’est ni dominateur, ni prosélyte, c’est une constante historique qui a protégé ce dernier de toutes les guerres de conquêtes territoriales qui ont fait l’Histoire avec un grand H. Oui mais… Mais il existe une réalité factuelle indéniable. Il existe une réalité israélienne dans laquelle les pluies de roquettes sillonnent le ciel, des attentats ont été perpétrés par centaines, que cela soit aux terrasses de café ou dans les autobus, au couteau dans la rue ou par voiture bélier aux abris de bus. Malgré cette réalité, aucun dirigeant israélien n’abandonne l’espoir d’une paix, et aucun ne motive l’armée à des exactions en employant le principe du “oui mais…”

Enfin je finirais mon propos par déconstruire cette affirmation dans laquelle vous affirmez avec aplomb qu’Israël contrevient au droit international. Israël ne contrevient pas au droit international. Israël est en état de guerre et doit gérer un conflit qui lui a été imposé par un groupe terroriste ayant perpétré une série d’actes barbares le 07 Octobre. Un nouveau pogrom que vous tentez d’expliquer par un “oui mais…”. La réalité Madame Polony, c’est que vous attendez d’Israël qu’il obéisse à votre vision de ce qui est juste en fonction de votre prisme, en fonction d’une pensée erronée formatée par les omissions volontaires qui posent pourtant les bases de ce conflit. Les israéliens ne se sentent plus concernés par les décisions répétées de l’ONU à leur encontre. Les chiffres parlant d’eux mêmes il vous sera aisé de retrouver le nombre de résolutions condamnant l’État hébreu depuis ces 20 dernières années. Rapportez maintenant ce chiffre au nombre de condamnations que l’ONU a prononcé à l’encontre de pays comme l’Iran, l’Afghanistan, le Yémen, la Corée du Nord ou les États despotiques d’Afrique ou d’Amérique du sud. Vous comprendrez que le parti pris rend caduque le crédit que les israéliens portent à l’esprit de neutralité que les citoyens du monde sont en droit d’attendre de l’ONU. La crédibilité de cette organisation, capable d’offrir la présidence de forums des droits de l’homme à l’Iran, n’est d’ailleurs plus à démontrer. Le peuple palestinien est le seul peuple au monde à bénéficier d’un département spécial au sein des nations unies, l’UNRWA, garantissant un statut de “réfugié inaliénable” uniquement au peuple palestinien. Ceci expliquant peut-être cela, il n’en demeure pas moins que le jeu est faussé et les dés pipés dès le départ. Mais tout ceci trouve sa raison première dans la volonté des pays arabes de faire oublier leurs plus grands méfaits et la réalité du droit international qui place Israël au-dessus de toutes les accusations fallacieuses.

Comme je le disais plus haut, je vous sais passionnée d’Histoire, je vais donc me permettre de vous démontrer l’inconsistance de votre propos par le rappel de simples faits historiques. En 1948, immédiatement après la déclaration d’indépendance de l’état d’Israël prononcée par David Bengurion, ce n’est pas moins que sept armées constituant la ligue arabe, ligue composée de l’Égypte, la Jordanie, l’Irak, la Syrie, le Liban, l’Arabie saoudite, et le Yémen du Nord qui attaque le jeune état hébreu et son armée embryonnaire. 7 contre 1…. Pensez-vous sincèrement que cette guerre ai été motivée par une quelconque préoccupation du sort du peuple palestinien à ce moment ? Pensez vous que la guerre du Sinaï en 1956 ou celle des 6 jours en 1967 soient-elles aussi motivées par la défense de la cause palestinienne ? Celle de 1973 au moment du Yom Kippour ? La réalité madame Polony, c’est que ces guerres n’ont jamais eu pour motivation une quelconque préoccupation des pays arabes belligérants pour la population palestinienne. La peur de la contagion démocratique pour ces pays, associée à l’impossibilité de concevoir une population juive, voisine, souveraine sur un petit bout de terre ont été les seuls et uniques prétextes à ces guerres perdues par ceux qui les avaient déclenchées. Et là est effectivement tout le nœud du problème. La déclaration de guerre de 1948, guerre imposée par la ligue arabe à Israël, a pour effet premier la spoliation des terres palestiniennes par l’Égypte et la Jordanie. C’est d’ailleurs pour cela que la Cisjordanie se nomme toujours ainsi aujourd’hui. Ce n’est pas Israël qui a privé de leurs terres ou de leur État les Palestiniens, mais bien les pays arabes attaquants qui ont envahi et annexé ces territoires. Ce fait historique incontestable, a pour conséquence une autre réalité. Les guerres successivement perdues par les États arabes, se sont soldées par des concessions territoriales des vaincus au vainqueur. Les israéliens ont défait les armées égyptiennes, syriennes et jordaniennes à chacune des guerres et ces derniers ont concédé des territoires perdus lors de batailles militaires. C’est le droit applicable en cas de guerre, c’est ce qui positionne ces territoires comme discutés ou disputés mais certainement pas occupés. Une victoire militaire suite à une agression n’est pas une conquête territoriale motivée par un désir hégémonique d’expansion. Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’il n’existait alors aucune revendication palestinienne ni aucune aspiration à un état palestinien quand ces territoires étaient sous domination égyptienne ou jordanienne. Si le Sinaï a été rendu à l’Égypte en contrepartie d’une paix durable et réelle en 1981, il est aisé de comprendre que les israéliens, qui se sont retirés de Gaza en 2005, seront prêts à bien plus pour obtenir une véritable paix avec leurs voisins immédiats. Israël ne contrevient donc pas au droit international en occupant des territoires volés au peuple palestinien c’est faux et mensonger. Ce que vous attendez en réalité, madame Polony, c’est qu’Israël répare les erreurs de l’histoire commises par la ligue arabe et par les palestiniens eux-mêmes. Vous attendez d’Israël qu’il approvisionne en eau et en électricité une population qui ne souhaite aucunement vivre en paix avec son voisin, une population qui permet à des groupes terroristes d’abriter des armes dans des écoles ou des hôpitaux, qui valide et accepte que son sol serve de bases pour le lancement de dizaines de milliers de roquettes depuis des années, un peuple complice du kidnapping et de la rétention d’otages. Vous exigez cela d’Israël au nom d’une morale à sens unique.

La réalité, Madame Polony, c’est que les israéliens seront prêts à oublier et à pardonner tout cela en échange d’une paix réelle, et le retour de tous les otages, ce point ne fait aucun doute et est pour moi une évidence. L’autre réalité c’est que le peuple palestinien est instrumentalisé depuis des dizaines d’années pour servir d’alibi aux détracteurs d’Israël, aucun d’eux ne souhaitent une solution pacifique au conflit, les antisionistes d’aujourd’hui redeviendraient alors de simples antisémites sans accessoire pour se cacher. Ce que nous nous comprenons en tant que juifs par contre, c’est qu’aucun pays ne saura endiguer cette haine ancestrale, cette haine qui permet à des alliances incestueuses de voir le jour au nom d’une cause dont ils n’ont que faire en réalité. En ce sens les événements du 07 Octobre ont permis surtout à cette mouvance islamiste de se rassurer sur le fait qu’il existera toujours suffisamment de haine du juif pour fédérer et délégitimer Israël dans n’importe laquelle des situations. Qu’il est dommage que les chrétiens d’Orient, les soudanais, les Ouïghours, les congolais, les rwandais et toutes les populations réellement opprimées ne bénéficient pas de la même union sacrée de tous ces partisans d’une condamnation unilatérale d’Israël que vous avez adoubé et encouragé avec deux simples petits mots. Vous avez joué le jeu de ces idéologues propageant la haine et la terreur avec un simple “Oui mais…”. Cela ne vous honore pas.

MYA

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