Quand un écrivain choisit ses mots… et jette l’accusation la plus lourde

Published by Observatoire Juif de France on

Le poids revendiqué des mots

David Grossman n’est pas un homme ordinaire sur la scène publique israélienne et internationale. Écrivain mondialement traduit, figure morale respectée, il sait que chacune de ses déclarations est scrutée, analysée et reprise.

Et il le dit lui-même : « Pendant des années, j’ai refusé d’utiliser ce mot : “génocide”. »

« Et maintenant, avec une immense douleur et le cœur brisé, je dois constater que cela se passe sous mes yeux. “Génocide”. C’est un mot avalanche : une fois prononcé, il ne cesse de grandir, comme une avalanche. Et il entraîne encore plus de destruction et de souffrance. »

Grossman connaît donc parfaitement la puissance de ce terme, et il en souligne lui-même la dynamique destructrice. Pourtant, il choisit de l’employer publiquement, hors de tout cadre judiciaire, dans un espace médiatique où les mots se transforment rapidement en slogans.

Qualifier l’action d’Israël à Gaza de « génocide » dans un contexte mondial où les accusations extrêmes nourrissent la haine des Juifs, c’est objectivement contribuer à légitimer ces discours.

Même présenté comme un cri de douleur, ce choix lexical devient une caution morale offerte aux détracteurs les plus radicaux d’Israël. Ses conséquences sont prévisibles :

Amplification des campagnes de délégitimation de l’État juif.

Justification de comparaisons historiquement fausses et injurieuses.

Renforcement d’un climat où la frontière entre critique politique et haine antijuive se brouille dangereusement.

Du témoignage humain à la position idéologique

Si David Grossman se présente comme un homme qui parle avec son cœur, certains de ses propos relèvent clairement d’une position idéologique :

« Je suis absolument convaincu que la malédiction d’Israël a débuté avec l’Occupation des territoires palestiniens en 1967. Peut-être que les gens sont fatigués d’en entendre parler, mais c’est ainsi. »

Une telle affirmation n’est pas qu’un constat personnel : c’est un jugement global, politique et historique, qui dépasse largement le registre de l’émotion.

Nous rappelons que le terme « génocide » n’est pas un slogan mais une qualification juridique précise, définie par la Convention de 1948. Le dévoyer, c’est banaliser le crime suprême et brouiller les repères de la mémoire collective.

Dans le climat actuel, de telles déclarations ne font qu’aggraver la fracture et exposer davantage, bien au-delà d’Israël, les communautés juives du monde entier.

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