Communiqué – Motion anti-israélienne de l’Assemblée de Corse

Nous tenons à exprimer notre profonde stupéfaction à la lecture de la motion adoptée par l’Assemblée de Corse, à l’initiative de sa présidente, soutenue par sa majorité ainsi que par les groupes nationalistes de l’opposition. Ce texte, présenté comme un soutien au peuple palestinien, va bien au-delà d’un simple vœu humanitaire : il s’érige en manifeste politique à portée internationale, engageant la Corse dans des préconisations relatives à la politique étrangère et de défense de la France, à la diplomatie italienne, à l’utilisation des infrastructures militaires, et allant jusqu’à formuler des injonctions à la Cour Pénale Internationale.
Ayant vécu en Corse de longues années, et ayant une famille établie sur l’île depuis plus de soixante ans, nous ressentons un sentiment de trahison. Non pas à l’encontre du peuple corse, auquel nous vouons une grande affection et un profond respect, mais face à une instrumentalisation politique qui n’a pas sa place dans une assemblée territoriale censée œuvrer pour l’intérêt des Corses.
Cette motion, prise dans un contexte international hautement sensible, ignore délibérément plusieurs réalités fondamentales :
– Le rapprochement historique entre plusieurs pays arabes et l’État d’Israël, à travers les Accords d’Abraham, porteurs d’espoir pour une paix régionale durable ;
– La menace grandissante de l’Iran, puissance théocratique en voie de nucléarisation, qui, par le biais de ses proxis (Hezbollah, Hamas, Houthis), ne cache pas sa volonté d’anéantir l’État d’Israël ;
– L’aspiration du peuple iranien à se libérer du joug des mollahs ;
– La résurgence alarmante de l’antisémitisme en Europe, marqué par des appels au meurtre de juifs dans les rues comme sur les réseaux sociaux.
Dans ce climat déjà chargé, l’Assemblée de Corse a choisi de jeter de l’huile sur le feu en adoptant un texte déséquilibré, partial, et manifestement aligné sur une vision idéologique tranchée.
Cette posture offense non seulement la vérité historique et politique, mais elle ternit également l’image d’une Corse humaniste et éclairée, à rebours de l’héritage de Pasquale Paoli, dont nous célébrons cette année le tricentenaire de la naissance. L’homme des Lumières, artisan d’une Constitution avant-gardiste, défenseur des libertés individuelles, n’aurait jamais cautionné une telle dérive morale.
Nous appelons solennellement les responsables politiques corses à revenir à une lecture plus équilibrée et responsable des événements internationaux, et à se recentrer sur les véritables priorités de la Corse, dans le respect de tous ses habitants – sans distinction d’origine ou de religion.
Le président de l’ Observatoire Juif de France
Contact presse :
Courriel ; contact@ojfrance.fr
Tél : + 33 6 49 60 94 04
0 Comments