[Vidéo] “Je ne pensais pas voir ça un jour en France” : le policier qui a abattu l’assassin de Samuel Paty témoigne – Valeurs actuelles
Il est à peu près 17h, vendredi 16 octobre, quand la patrouille de police à laquelle participe Kilian, 28 ans, reçoit un appel d’urgence. Un homme est à terre, un autre armé devant le collège de Conflans-Sainte-Honorine. Immédiatement, les policiers se rendent sur place, pensant intervenir sur les lieux d’une simple bagarre. A leur arrivée sur place, ils découvrent un corps. C’est celui de Samuel Paty, et il est décapité. « On reste choqués plusieurs secondes devant la scène », confie Kilian au magazine du 20h de France 2. Rapidement, pourtant, il faut reprendre ses esprits. Abdoullakh Anzorov, l’assassin d’origine tchétchène, est à quelques mètres. « Il faut qu’on l’interpelle le plus vite possible », se souvient Kilian, « un homme capable de tant de cruauté est capable de tout ». Comme on peut l’apercevoir sur une vidéo, Kilian et ses collègues hurlent sur le djihadiste, lui ordonnant de jeter son arme. Au contraire, Abdoullakh Anzorov se jette en direction des policiers. Kylian tire alors une première balle, et voit son adversaire s’écrouler au sol.
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« Une fois qu’il est au sol, je vais sur lui pour essayer de lui enlever son arme et le couteau qu’il a dans l’autre main ». Déterminé, Abdoullakh Anzorov trouve cependant la force de se relever, et tente de poignarder le jeune policier. Celui-ci a heureusement le réflexe de reculer, et parvient à tirer une seconde balle en direction du terroriste. Cette fois, ce dernier ne se relèvera pas. L’affaire prend alors l’ampleur internationale qu’on lui connaît. Kilian, lui, est lourdement traumatisé. Pire encore, il reçoit des menaces de mort pour avoir abattu le djihadiste. Exfiltré dans la plus grande discrétion du commissariat de Conflans, il ne travaille pas pendant plusieurs mois. Avant de reprendre le terrain, ailleurs en France. « J’en avais besoin », explique-t-il à France 2, tout en confiant ne pas parvenir à oublier la scène. « Je ne suis pas encore remis à 100% de tout ça, il y a des moments difficiles. Parfois, ça peut être en intervention, quelqu’un parle d’un couteau, et j’ai tout de suite des rappels de la scène ». Choqué, Kilian partage sa sidération devant la violence de l’événement : « Je ne pensais pas voir ça un jour sur le territoire national, encore moins être un acteur aussi important », explique-t-il. « On ne devrait voir ce genre de scène si choquante que dans des endroits où il y a la guerre ».
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