Apartheid, Shmapartheid
Un mur pour protéger, un nom pour agresser
À la suite de la seconde intifada, qui avait causé la mort de plus de 1000 civils israéliens dans des attaques terroristes[1], l’État juif avait pris la décision d’édifier un obstacle pour empêcher les incursions et protéger sa population. Le tracé de cette construction était controversé, car elle empiétait par endroits sur les territoires palestiniens, mais il avait été prévu, dès l’origine, de le modifier en fonction des frontières à être définies par le futur traité de paix. À l’époque, on espérait encore une paix israélo-palestinienne…
Les lecteurs du Figaro qui avaient lu, le 2 janvier 2008, l’article titré « En 2007, une seule bombe humaine est parvenue à frapper l’État hébreu[2] » n’ont certainement pas deviné que la « parade anti-kamikaze » grâce à laquelle le nombre des attentats avait connu « une chute spectaculaire » était en réalité le fameux mur-de-l’apartheid dont les palestinolâtres français faisaient leurs choux gras depuis le début de sa construction, en 2003. Également connu sous le sobriquet de mur-de-la-honte, l’ouvrage était d’autant moins identifiable que le Figaro se livrait, à son sujet, à un exercice inédit dans les médias français : du journalisme. En effet, le quotidien se contentait de décrire la « clôture électronique de plus de 500 kilomètres de long, qui prend dans certains secteurs la forme d’un mur de béton », et d’observer qu’elle avait « rendu les infiltrations de Cisjordanie en Israël plus difficiles ».
Cette barrière de protection (en version originale) a repris, depuis, son appellation médiatique de « Mur de l’apartheid. » C’est mérité, mais l’apartheid n’est pas du côté où le situe la propagande : du côté israélien, il y a 20% de citoyens arabes, alors que de l’autre, l’Autorité palestinienne se veut 100% Judenrein, c’est-à-dire « sans juif. »
De quoi ça parle, le film « l’Occupation de la Palestine » ?
« Il est temps d’en finir avec le mensonge palestinien de l’occupation israélienne ou de l’apartheid israélien », déclarait, en mars 2016, Tzipi Hotovely, vice-ministre israélienne des Affaires étrangères, qui accusait la France de jeter de l’huile sur le feu moyen-oriental[3]. Et d’administrer les preuves : « Israël n’occupe pas la Palestine. En 1967, il n’y avait pas d’État palestinien. Il n’y a jamais eu un tel État. Lors de la Guerre des six jours, une guerre défensive, nous avons repris la Judée-Samarie et Jérusalem aux Jordaniens, qui s’en étaient emparés illégalement. Le terme de Judée-Samarie était utilisé par la communauté internationale jusqu’à son occupation par la Jordanie en 1946. L’ONU elle-même l’a employé dans le texte de la résolution 181 de novembre 1947, pour désigner précisément les frontières des deux États, arabe et juif, à créer par le partage de la Palestine mandataire. »
En effet, au commencement était le Royaume d’Israël, vers 1050 avant J-C, puis les Royaumes d’Israël et de Juda, de la fin du Xᵉ au VIIIᵉ siècle av. J.-C. Ils ont été détruits et le territoire a été occupé par l’Empire Babylonien (626 à 539 av. J-C), puis par l’Empire Perse (environ 550 à 330 av. J-C), par l’Empire Macédonien d’Alexandre le Grand (-336 À -322), puis par l’Empire Séleucide (-312 à -168). L’État juif hasmonéen a été une courte parenthèse de retour aux sources (-168 à -37). Le colonisateur suivant fut l’Empire Romain (-27 à 330), suivi de l’Empire Byzantin (330-1453), remplacé par l’Empire Ottoman turc et musulman, qui des siècles, jusqu’en 1922. À la fin de la première guerre mondiale, les Alliés se partagèrent les colonies de cet empire et la « Palestine » se retrouva sous le Mandat de la Grande-Bretagne, chargée d’y favoriser la création d’un Foyer national juif.
Ben… Et l’État de Palestine ? Il n’a jamais existé que dans l’imagination des antisémites de la fin du XXe siècle.
Arabes en Israël : le contraire des Noirs en Afrique du sud
Le grand rabbin d’Afrique du sud, qui a vécu l’apartheid, le vrai, estime que « décrire Israël comme un État d’apartheid est absurde. … Je me souviens de Noirs arrêtés pour avoir marché dans des zones blanches. J’ai vu des toilettes publiques et des bancs marqués séparément pour les Noirs et les Blancs. Je vivais dans une société dans laquelle le racisme était institutionnalisé de manière répugnante par le parlement, pratiqué par les tribunaux, appliqué par la police et vécu dans toute la société.[4] »
Bon, mais le rabbin qui raconte l’Afrique du sud, il n’est pas crédible aux yeux fermés et aux oreilles bouchées des antisionistes professionnels : il prêche pour sa chapelle ! Un autre témoin est nécessaire. Par exemple, le Dr Avraham Neguise, député israélien d’origine éthiopienne, donc noir.
Il a écrit une lettre ouverte pour clouer le bec du petit-fils de Nelson Mandela, qui cherchait à se faire un prénom en tapant sur le bouc émissaire universel : « Israël est en fait le contraire de l’apartheid, c’est une histoire de libération, d’émancipation et d’anti-colonisation. … Parler d’apartheid par Israël, une nation qui a accueilli plus de réfugiés par habitant que n’importe quelle autre dans l’histoire, et où des personnes de toute religion, ethnie et origine peuvent atteindre les plus hautes fonctions, déshonore l’héritage de votre grand-père. Votre grand-père s’est battu contre un système brutal qui a créé un appareil juridique pour empêcher les gens de couleur de se mélanger et de s’associer aux classes dirigeantes blanches. Il y avait des éviers, des salles de bain et des trottoirs séparés pour les Noirs et les Blancs. Il était interdit à la majorité noire de voter ou d’occuper des fonctions publiques. Elle avait peu de droits.[5] » Lui, il doit savoir qu’il n’est pas interdit, en Israël, à qui que ce soit, « d’occuper des fonctions publiques », puisqu’il est président de la commission de la Knesset pour l’immigration, l’absorption et les affaires de la diaspora, et président du Caucus de la Knesset pour les relations entre Israël et les pays africains.
Ce n’est pas politiquement correct, mais parlons des faits
En 1948, 156 000 Arabes sur les 750 000 qui habitaient la Palestine mandataire, sont restés dans le pays, à l’indépendance d’Israël. Ils ont immédiatement eu les mêmes droits civiques que les Juifs. Ils votent donc depuis cette date, y compris les femmes. Cela fait d’elles les premières femmes arabes du Moyen-Orient à avoir obtenu le droit de vote. Le premier parlement israélien, en 1948, comptait trois députés arabes.
En 2020, les Arabes israéliens étaient 1,96 million, soit 21% de la population.
Ils ont toujours les mêmes droits, ils votent toujours et ils ont 16 députés à la Knesset, le parlement israélien. Depuis cette année (2021) un parti arabe, Ma’ar, fait partie du gouvernement israélien.
La première femme druze siégeant à la Knesset est une ancienne présentatrice du JT israélien. Elle s’appelle Gadeer Mreeh, elle a 34 ans et est originaire de Daliyat al-Karmel, un village druze (une religion musulmane hétérodoxe). Elle a été élue en avril 2019, sur la liste de Benny Gantz. « J’ai été la première femme non juive à présenter un journal télévisé en hébreu. Arriver au top des médias israéliens n’a pas été facile[6] », a-t-elle expliqué. Non pas parce qu’Israël pratiquerait un quelconque apartheid, mais parce que la plupart de ses coreligionnaires considère que le journalisme n’est pas un travail pour les femmes.
Et il serait dommage d’oublier que deux juges arabes siègent à la Cour suprême israélienne. Ou que, par ailleurs, c’est un juge arabe chrétien, Georges Karra, qui a condamné l’ancien président d’Israël, le juif Moshe Katsav, à 7 ans de prison pour viol.
Qu’est-ce qui N’EST PAS un APARTHEID ?
La réponse tient en un mot : Israël. C’est une démocratie multiraciale et multiethnique. Pour le dire autrement, toutes les minorités, qu’elles soient arabes, druze, chrétienne, sataniste, bahaï, rasta ou n’importe quoi d’autre, disposent de droits égaux : liberté d’opinion, droit de vote, liberté de presse, de réunion… En revanche, les discriminations raciales sont interdites par la loi.
Euh, l’apartheid, n’est-ce pas l’institutionnalisation de la discrimination raciale ? Si. Preuve, en effet, qu’Israël est exactement le contraire de l’apartheid.
Les universités sont mixtes. D’ailleurs, beaucoup de villes et de villages le sont également, mixtes, c’est-à-dire, pour les nuls en maths, avec une répartition entre Juifs et Arabes de l’ordre de 50/50. Par définition, toutes les villes israéliennes sont habitées par des juifs et des Arabes, par des chrétiens et des ‘autres’… Mais en général, il y a une majorité et une minorité. Nazareth est majoritairement arabe. Tel Aviv est majoritairement juive. 50/50, c’est le cas d’Acre, de Haïfa, de Jaffa, de Lod, de Ramla (liste non exhaustive), où Juifs et Arabes vivent côte à côte en nombres équivalents.
Les citoyens arabes d’Israël bénéficient collectivement de certains droits : l’arabe est la deuxième langue en Israël, où la culture, la littérature et la presse arabes prospèrent.
Les tribunaux israéliens luttent efficacement contre toute forme de discrimination. Le moins qu’on puisse dire de la minorité arabe, c’est qu’elle participe pleinement au processus politique, puisqu’elle est maintenant au gouvernement. « Maman, les p’tits Zoulous, qui vivaient là-bas, avaient-ils des gens au gouvernement ? Mais non, mon gros bêta, si y en avait eu ç’aurait été une démocratie ! »
Le gouvernement israélien œuvre en faveur de la réduction des écarts entre la minorité et la majorité ethnique. Plus particulièrement depuis la Commission Or en 2000, Israël comble activement les écarts économiques, ouvre l’accès au service civil, égalise les droits sociaux, introduit l’arabe dans les écoles juives et améliore l’accès à l’éducation supérieure.
D’ailleurs, en 2017, 73% des Arabes israéliens disaient ressentir un sentiment d’appartenance à l’État hébreu et 60% d’entre eux se disaient fiers d’être Israéliens[7]. De plus, lorsqu’en mars 2020, le plan de paix Trump d’échange de territoires impliquait que les Arabes israéliens seraient rattachés à l’État palestinien, les habitants d’Umm al-Fahm ont déclaré vouloir rester israéliens[8].
Qu’est-ce qui fait qu’une démocratie est le contraire de l’apartheid ?
Fastoche ! C’est le système de gouvernement et la protection des droits des minorités. La déclaration d’indépendance d’Israël, en 1948, a promis aux habitants arabes de l’État d’Israël « une citoyenneté pleine et égalitaire et une juste représentation dans tous les organismes et institutions – provisoires et permanents – de l’État. » Et la Knesset (le Parlement) a tenu parole, puisque c’est grâce à un parti arabe que le dernier gouvernement en date a pu se constituer.
On peut aussi citer le premier consul général de confession musulmane d’Israël, qui a occupé ce poste à Atlanta de 1987 à 1990, le premier ambassadeur musulman d’Israël, nommé en Finlande en 1995 et le premier ambassadeur druze au Vietnam, en 1990. Ils ont été suivis d’autres : en 2018, un ambassadeur arabe chrétien a été nommé en Azerbaïdjan.
Selon le ministère israélien du Travail et le Bureau central des statistiques, en 2018, il y avait environ 4 000 ingénieurs arabes travaillant dans la haute technologie israélienne. Cela ne représentait qu’un tout petit pourcentage des 280 000 personnes que comptait le secteur, mais pour les geeks arabes, qui sont passés de 350 à 4 000, c’est une augmentation de 1000% en dix ans.
30% des médecins israéliens sont arabes, comme 35% des pharmaciens.
Avec ses 400 médecins, Arraba, une ville arabe de Galilée de 26 000 habitants, est l’une des mieux nanties du Moyen-Orient en nombre de médecins au prorata des habitants. Le chirurgien plasticien Yusef Nassar, qui y habite, en est fier : « Une chose étrange a lieu dans notre ville. Dans chaque maison, vous trouverez trois ou quatre médecins. J’ai plusieurs cliniques dans tout le pays. Qui vient dans mes cliniques ? Des juifs comme des arabes. »
Saeed Yassin, médecin généraliste retraité d’Arraba, a cinq enfants : trois médecins (deux garçons et une fille) et deux fils pharmaciens. Le Dr Yassin et ses dix frères et sœurs exercent également comme médecins. « Tous les six mois, des feux d’artifice célèbrent la remise des diplômes de 15 ou 20 autres médecins. Il n’est pas rare qu’une famille se compose de médecins, d’avocats et d’ingénieurs. C’est très banal chez nous.[9] »
Tant qu’on a la santé…
En termes d’espérance de vie et de taux de mortalité infantile, la population arabe israélienne est mieux lotie que les 21 pays musulmans et arabes qui l’entourent. En 2016, l’espérance de vie en Israël atteignait une moyenne générale de 82,5 ans : 80,7 ans pour les hommes et 84,2 ans pour les femmes. Parmi les hommes arabes, la moyenne vit, chez les Druzes 79,4 ans, chez les Arabes chrétiens 78,9 ans et chez les musulmans, 76,5 ans. Chez les femmes arabes, l’espérance de vie la plus élevée a été trouvée parmi les chrétiennes, 83,5 ans, suivies par les Druzes, 82,4 ans, puis les musulmanes, 80,9 ans[10].
En 2015, le taux moyen de mortalité parmi les Arabes israéliens était de 79, plus élevé que celui des pays riches comme le Qatar, les Émirats Arabes Unis (EAU) et Bahreïn, mais égal à la moyenne de la population américaine. Concernant la mortalité infantile, il existait encore de grandes disparités entre les pays. Bahreïn a la plus faible avec 5,3 décès pour 1000 naissances vivantes. À l’autre extrême se trouve le Pakistan, avec un taux de de 65,8 pour 1000 naissances vivantes. Les Israéliens arabes se classent au quatrième rang après Bahreïn, les EAU et la Malaisie[11].
Youssef Haddad, un de ces chrétiens arabes israéliens, originaire de Nazareth, s’était engagé dans l’armée israélienne, où il a servi dans la brigade d’élite Golani. Pendant son service, il a été blessé et, à sa sortie de l’hôpital, en 2018, il a trouvé un autre moyen de servir son pays : lutter contre BDS, la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions et améliorer les liens entre les Arabes israéliens et l’État[12].
Un des critères qui distinguent les démocraties est la liberté d’association, en particulier pour les syndicats. En Israël, le syndicat national, la Histadrout, recrute aussi des membres palestiniens qui vivent dans les zones de Judée et de Samarie contrôlées par l’Autorité palestinienne. En 2019, plus de 7000 Palestiniens travaillant en Israël y ont adhéré.[13]
Le 2 août 2019, le maire de Jérusalem, Moshé Leon, a reçu son homologue du village arabe d’Abou Gosh, Salim Jaber, qui a assisté à une séance du conseil municipal et a évoqué les bonnes relations régnant depuis longtemps entre les deux villes : « Je suis là en tant que représentant de la municipalité d’Abou Gosh, un village qui n’a jamais combattu l’État d’Israël et a même collaboré à sa création[14] ».
Qu’est-ce qui fait que les citoyens sont égaux, et certains plus égaux que d’autres ?
En Israël, c’est le talent. Ainsi, en 1992, Emile Habibi, auteur et ex-député, a reçu le Prix d’Israël de littérature arabe. En 1999, Miss Israël était jeune fille arabe de 21 ans, Rana Raslan. En 2004, une équipe de football arabe, les « Bnei Sakhnin », a remporté la Coupe nationale d’Israël et en 2020, le capitaine de l’équipe nationale de foot était un Arabe israélien. Dans un tout autre registre, en 2008, pour ses 96 ans, le Sheikh Abu Muamar, chef de file de la communauté bédouine du pays, surnommé « Sheikh de tous les Sheikh », a reçu un prix national pour son engagement envers les membres de sa communauté.
Et puis, si 30% des médecins israéliens sont arabes, il n’y a qu’un seul Ahmed Eid, chirurgien, Professeur et chef de service à Jérusalem, qui a réussi la première greffe de foie du pays. En 2017, il a eu l’honneur d’allumer une des bougies d’anniversaire de l’État d’Israël[15].
Il n’y a aussi qu’un seul professeur Hossam Haick : c’est celui qui a remporté le prix européen de l’innovation pour avoir inventé, en 2018, le Sniffphone, un nez électronique capable de diagnostiquer les patients en analysant leur respiration[16].
La Dr Shaden Salameh, est aussi remarquable : directrice du service des urgences de l’hôpital Hadassah Mount Scopus, elle a été, en 2019, la première femme médecin arabe à diriger le service des urgences d’un hôpital en Israël[17].
Le Docteur Atamna-Ismaeel, elle, est une exception dans une autre spécialité que la médecine : elle est microbiologiste. Elle était, plutôt, car elle a aussi remporté le Top Chef et se consacre, désormais, à développer les métissages arabes pour la cuisine israélienne[18].
Israël est une mère juive pour tous ses citoyens
Le vice-président d’Apple Israël s’appelle Srouji, Johny Srouji. Installé dans le building flambant neuf d’Apple, à Herzlia Pitouach, où le moindre pavillon coûte deux millions de dollars, il se revendique Arabe israélien et il sait ce qu’il doit à l’État juif, où il a obtenu ses diplômes au Technion, le premier institut de haute technologie[19]. On ne peut s’empêcher de penser qu’en France, son destin aurait été tout autre : comme un grand nombre de ses coreligionnaires, il aurait été travaillé au corps par islamo-gauchistes, qui n’auraient eu de cesse que de le convaincre que, né ‘racisé’, il ne pouvait avoir d’autre horizon que le chômage ou le djihad…
En 2020, il y avait plus d’Israéliens arabes chrétiens diplômés de l’université que de Juifs. D’ailleurs, en 2016, le Professeur Michael (Mousa) Karayanni, Arabe issu d’une famille chrétienne grecque orthodoxe de Kafr Yasif en Galilée, a été élu à l’unanimité au poste de doyen de l’Université hébraïque. Auparavant, il avait été Président de la faculté de droit international Bruce W. Wayne pendant six ans[20].
Même parmi les prisonniers, ceux qui font des études sont majoritaires : en août 2019, ils étaient plus de mille à suivre études supérieures. Le président de la Commission des affaires pénitentiaires de l’Autorité palestinienne, Qadri Abu Bakr, n’en fait pas mystère : « Le nombre total des prisonniers à l’heure actuelle est d’environ 5 700. 1026 d’entre eux sont actuellement inscrits dans des universités palestiniennes, notamment à celle d’Al-Qods », a-t-il déclaré lors de la cérémonie de remise des prix à 93 lauréats emprisonnés pour terrorisme. Bien entendu la presse française n’en parle pas : le politiquement correct s’arrête où finit le misérabilisme.
Dans la troupe de Tsahal, y a pas d’jambe de bois…
Y a des Arabes, mais ça n’se sait pas. Enfin, ça ne se sait pas en France, où l’on a décidé une fois pour toutes que les soldats israéliens sont des nazis assoiffés de sang, définition incompatible avec la bonté ontologique des Arabes. En Israël, ce genre de préjugé n’a pas cours. En revanche, la seule inégalité de traitement entre citoyens juifs et non juifs se situe là : le service militaire est obligatoire pour les juifs, alors que les autres doivent se porter volontaires.
Il y a plus de 1000 Arabes volontaires dans Tsahal et plus de 5000 Arabes israéliens qui font un service civil. En 2012, le musulman le plus haut gradé de Tsahal était Ala Wahib. Il a commandé des troupes en Judée-Samarie (il appelle cette région de son nom d’origine, il n’utilise pas « Cisjordanie », en français dans le texte), où sa connaissance de la mentalité de ses coreligionnaires l’a aidé à comprendre des situations qui eussent laissé pantois les palestinolâtres hexagonaux : « Un jour j’ai été appelé en urgence à un ckeckpoint parce qu’une femme arabe avait tenté de poignarder un soldat. A mon arrivée, elle a fondu en larmes. Son corps était couvert de marques noires et bleues. J’ai tout de suite compris qu’elle avait été battue et qu’elle préférait commettre un crime et être enfermée dans une prison israélienne plutôt que de rester dans sa famille.[21] » Depuis 2009, il commande le centre de formation au combat en milieu urbain de l’armée israélienne où toutes les unités, régulières, de réserve et d’élite sont entraînées.
Un autre héros ordinaire de Tsahal est le lieutenant-colonel Ayoub Kyuff, un Druze qui commandait la légendaire brigade Golani et qui a été nommé, en septembre 2019, à la tête de l’unité Shaldag. Il s’agit d’une unité d’élite de l’armée de l’air, spécialisée dans les opérations de reconnaissance et de commando, célèbre pour son programme d’entraînement rigoureux, qui est le plus long de l’armée israélienne.
Le 24 décembre 2020, Awad Suleiman a reçu un beau cadeau de Noël, bien qu’il ne fête habituellement pas la naissance de Issa, le prophète musulman : il a été promu au rang de colonel, ce qui a fait de lui le premier Druze à atteindre ce rang dans l’Armée de l’air. Son commandant a trouvé qu’il méritait une double casquette, aussi l’a-t-il aussi nommé à la tête de l’unité en charge des drones[22].
Parité oblige, le commandant de l’Armée de l’air a aussi choisi la première femme au poste de chef de bureau du commandant de l’IAF : la major arabe israélienne en question était, auparavant, navigatrice sur des avions de chasse F-16 depuis 2016. Non seulement il y a plus de femmes qui pilotent des F16 en Israël que de saoudiennes qui conduisent des voitures, mais parmi elles, il y a des Arabes !
Et l’apartheid sexuel ?
Tel Aviv est considérée comme une des villes les plus gay friendly par les médias LGBT, enfin, ceux qui n’intersectionnalisent pas avec les antisionistes[23].
Le 10 janvier 2014 le premier mémorial d’Israël dédié aux victimes homosexuelles du nazisme, a été inauguré à Tel Aviv, sous la forme d’une sculpture en forme de triangle rose, « À la mémoire des persécutés par le régime nazi pour leur orientation et leur identité sexuelle.[24] »
Wikipedia liste les droits des homosexuels dans le monde entier. En Israël, voici ce que ça donne :
La situation israélienne, comme dans pratiquement tous les domaines, est à l’opposé de ce qui se passe dans les deux Palestine. Wikipedia n’a pas fait, pour elles, de tableau comme celui ci-dessus, car le constat est réduit à sa plus simple expression : « Malgré la légalité de l’homosexualité en Cisjordanie, il n’y a aucune reconnaissance des droits LGBT et ceux-ci sont victimes de violences.[25] » Voilà pour l’une. Pour l’autre, « après le retrait britannique, la section 152(2) du Code criminel no 74 de 1936 est toujours restée en application, rendant les homosexuels de ce territoire toujours susceptibles d’être poursuivis pour homosexualité. » Wikipedia se réfère à l’annuaire 2012 des États institutionnalisant l’homophobie : ceux régis par la sharia. Mais, en 2020, cet annuaire fait l’impasse sur les Palestine[26].
Ceux qui s’intéressent de plus près à ce sujet ne manquent pas d’autres sources d’information.
« Dans la société palestinienne et arabe, l’homosexualité n’a aucune place ; elle est dénoncée et stigmatisée. Pour éviter les persécutions et le harcèlement, des dizaines de Gazaouis ont fui en Israël peu après que le Hamas ait proscrit l’homosexualité à Gaza. En Cisjordanie, aucune des lois de l’Autorité palestinienne ne protège les gays palestiniens. Au cours des dernières décennies, plusieurs Palestiniens homosexuels ont été tués en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.[27] »
À Gaza, les homosexuels, quand ils ne sont pas jetés du haut des toits, sont passibles de peines de prison à la tête (!) du client, dans des conditions que la Croix-Rouge ne cherche pas à connaître. Même un haut-gradé du Hamas, Mahmoud Ishtiwi, n’y a pas échappé : il a été abattu de trois balles[28]. D’autres sont piégés sur Internet et torturés pour dénoncer leurs complices. Cela a été le cas d’un jeune Gazaoui, Tayzee, qui a réussi ensuite à s’enfuir en Cisjordanie, où il a été repris et soumis aux mêmes exactions[29].
Si on ne parle pas de Covid, on n’a rien dit
La pandémie a été pain bénit pour les antisionistes de tout poil : les Juifs/Israël/le Mossad avaient créé le virus. PressTV en a averti les téléspectateurs iraniens : « des groupes sionistes ont développé une souche mortelle de coronavirus contre l’Iran[30]». Pour un public plus international, les Juifs avaient utilisé « le coronavirus pour manipuler le marché boursier à leur avantage ». On les soupçonnait aussi d’avoir « breveté un vaccin contre le coronavirus il y a des années et d’avoir l’intention de tirer profit de sa vente.[31]» En Turquie, Fatih Erbakan, chef du parti Refah, fils de l’ancien premier ministre Necmettin Erbakan et mentor d’Erdogan, est allé plus loin : le virus était une ruse permettant de stériliser en masse les musulmans : « Le sionisme est une bactérie vieille de 5000 ans, qui a causé la souffrance des peuples.[32]» Aux États-Unis, une actrice en mal de pub twittait qu’Israël « travaillait sur le vaccin depuis un an, dans une entreprise dont KUSHNER OSCAR était le principal investisseur. Des vies en danger pour de l’argent.[33]»…
Avec l’arrivée du vaccin (qu’Israël n’avait pas mis au point), les médias français antisionistes (oups, pléonasme) trouvèrent aussi leur miel dans les accusations plus ciblées d’apartheid : les Israéliens ne vaccinaient que les Juifs, refusant le vaccin à leurs concitoyens arabes …
À la tribune de l’ONU, un de ces citoyens « de seconde zone » est venu apporter un démenti : Youssef Haddad, fondateur de l’association « Ensemble – Garants les uns des autres[34] », lui-même Arabe de Nazareth et vacciné, a été précis : « Des accusations ont été portées contre Israël dont le programme de vaccination serait raciste. Ce n’est pas vrai. Comme moi, ma famille, mes amis et des centaines de milliers d’autres Arabes israéliens ont été vaccinés. L’État d’Israël fait campagne en arabe pour nous encourager, nous les Arabes israéliens, à nous faire vacciner et le Magen David Adom (la Croix-Rouge israélienne), qui est composée de Juifs et d’Arabes, travaille directement avec les communautés arabes pour vacciner leurs habitants[35] ».
Médisez, médisez, vous qui, en mai, disiez du mal d’Israël
Qu’importe la vérité, la marée de médisances était trop belle : si ce n’est les Arabes israéliens, c’est donc leurs frères. Les Israéliens empêchaient les Palestiniens de se procurer le vaccin, ils propageaient le virus… Une association française de bienfaisance, dans son enthousiasme à stigmatiser le virus de l’occupation, a même expliqué comment ils s’y prenaient : « pour les Israéliens, le crachat est une arme de guerre.[36]
L’Autorité palestinienne a pourtant clamé haut et fort son indépendance : « Nous ne sommes pas un département du ministère israélien de la Défense. Nous avons notre propre gouvernement et notre ministère de la Santé, et ils font d’énormes efforts pour obtenir le vaccin[37]». Cela n’a pas ralenti le matraquage : l’antisionisme n’allait pas se priver d’une si belle accusation, au seul motif que cela contredisait la réalité ! Pourtant, les faits sont têtus. Et il suffisait de regarder le texte des Accords d’Oslo (Article VI), pour constater que la santé des Palestiniens relevait de leur propre administration : « À partir d’avril 1994, la santé, l’éducation, les affaires sociales, la taxation, le tourisme et la culture seront transférés aux Palestiniens.[38]» Oui, mais non. Quand on hait, on ne compte pas avec les faits et les traités.
Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a accusé les soldats de Tsahal de propager délibérément le virus « sur les poignées de voiture.[39]» Rien qu’en comptant toutes les Mercedes neuves des territoires palestiniens, ça faisait du boulot !
Un professeur de l’université Stanislaus, en Californie, Asad Abukhalil, a été très premier degré. Il a twitté : « Israël aura – j’en suis sûr – des procédures médicales différentes pour les juifs et pour les non-juifs. Les non Juifs iront dans des prisons de masse.[40]» Venant d’un prof de fac, on aurait attendu plus subtil…
France 24, la vitrine du Quai d’Orsay à l’international, a trouvé une personnalité pour diffuser son tropisme anti-israélien. Son édition en anglais du 19 mai 2021 était ainsi introduite : « Le président sud-africain Cyril Ramaphosa déclare à FRANCE 24 que la situation à Gaza lui rappelle l’époque de l’apartheid dans son propre pays, les actions israéliennes contre les Palestiniens étant évocatrices d’un État d’apartheid.[41] »
France Info, (également financé par nos impôts et donc soumis à la même théorique déontologie), a choisi ses témoins dans le même cluster. Exemple, le 27 avril 2021, « Human Rights Watch qualifie d’ »apartheid » la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens. L’ONG estime que l’État hébreu exerce une « oppression systématique » et des « actes inhumains » contre les Arabes vivant sur son sol et les Palestiniens dans les Territoires occupés.[42]»
Tous les ans, tous les mois, tous les jours, le « marronnier » du Monde s’appelle « apartheid israélien. » Quand son allié objectif, le ministre français des Affaires étrangères, a enfourché le même cheval de bataille, le 30 mai 2021, ce fut l’orgasme : « La mise en garde de Jean-Yves Le Drian sur « le risque fort d’apartheid« en Israël fait suite à la dénonciation de « crimes d’apartheid« par des organisations de défense des droits humains, relançant un débat houleux[43]. »
Une mauvaise foi au carré
Les médias français ne peuvent pas prétendre avoir agi à l’insu de leur plein gré, car dès le mois de mars, toute la population israélienne à risque, de quelque ethnie/religion/ opinion qu’elle soit, prisonniers inclus, était vaccinée. « Le Service correctionnel israélien a terminé, cette semaine, la vaccination de ses détenus les plus à risque relativement à la COVID-19. Les détenus ont été logés à la même enseigne que tous les concitoyens et ils ont été vaccinés dans les mêmes conditions[44]», pouvait-on lire le 15 mars 2021. Par simple charité chrétienne, on ne demandera pas combien de détenus français ont, dans les prisons françaises, reçu les deux injections, voire une seule…
Entre le 15 et le 21 mars 2020, 2547 camions de marchandises israéliens étaient entrés à Gaza, dans la « prison à ciel ouvert qui meurt du blocus inhumain », par le poste frontière de Keren Shalom. 116 camions citernes de carburant, 206 tonnes de fournitures médicales, 393 tonnes de produits agricoles, 11 457 tonnes de nourriture et 48 667 tonnes de matériaux de construction. Le 10 mars 2020, le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires, le COGAT, avait coordonné le transfert de 20 tonnes de désinfectants et de centaines de kits de test de coronavirus. Le 20 mars 2020, à lui seul, Israël avait livré des centaines d’autres kits de test et 1000 kits d’équipement médical de protection à Gaza. Le COGAT a aussi coordonné la livraison de milliers de masques et de kits de test donnés par l’OMS pour la Cisjordanie et Gaza. Le 25 mars, par exemple, plus de 3000 kits de test et 50 000 masques avaient été livrés aux Palestiniens[45].
Un an plus tard, le 14 mars 2021, « Israël a vacciné plus de 50 000 personnes au cours de la première semaine de son opération visant à inoculer les travailleurs de l’Autorité palestinienne (AP) qui travaillent en Israël contre le coronavirus (COVID-19). L’opération est menée par le Commandement central de Tsahal, le COGAT, le ministère de la Santé et l’Autorité des points de passage. Elle comprend la mise en place de complexes de vaccination dédiés à plusieurs points de passage et dans des zones industrielles en Judée et Samarie (nom donné par Israël à la Cisjordanie occupée. NDLR.[46]»
On a du mal à croire que la note de la rédaction de La Presse canadienne tient à ce qu’elle ignore que Judée et Samarie sont les noms de cette région depuis plus de 3000 ans. « Cisjordanie » n’existe qu’en français et ce, depuis 1967. En anglais, on parle de la Rive ouest : the West Bank.
Mais l’antisionisme n’est pas une opinion politique, c’est une religion, donc imperméable aux faits. Si Descartes revenait, il dirait probablement que c’est celle au monde la mieux partagée… On peut aussi penser que c’est la pire.
En juin 2021, on apprenait qu’Israël allait « fournir à l’Autorité palestinienne un million de doses de vaccins contre le coronavirus sur le point de se périmer, d’après un accord entre les deux parties annoncé ce vendredi par l’État hébreu. L’Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie occupée, a confirmé la livraison « dans les jours à venir » d’un million de doses, sans faire mention d’un accord avec l’État hébreu.[47] »
L’apartheid israélien, c’est le Père Noël des antisémites : ils savent qu’il n’existe pas, mais ils ne peuvent pas s’empêcher de lui écrire une lettre chaque année. Sauf que dans le cas des journalistes, c’est 365 fois par an.
[1] https://mfa.gov.il/MFA/AboutIsrael/Maps/Pages/Situation-on-the-eve-of-the-Second-Intifada.aspx
[2] https://www.lefigaro.fr/international/2008/01/03/01003-20080103ARTFIG00020-israel-a-l-abri-des-attaques-kamikazes-.php
[3] http://www.lemondejuif.info/2016/03/israel-hotovely-accuse-la-france-dinstrumentaliser-le-conflit-israelo-palestinien/
[4] https://www.jpost.com/opinion/free-debate-must-continue-but-apartheid-causes-confusion-opinion-672591
[5] https://blogs.timesofisrael.com/an-open-letter-to-mandla-mandela/
[6] https://www.algemeiner.com/2019/03/07/former-tv-news-anchor-set-to-become-first-druze-woman-in-israels-parliament/
[7] https://www.i24news.tv/fr/actu/israel/societe/160927-171122-60-des-arabes-israeliens-se-disent-fiers-d-etre-israeliens-sondage
[8] https://www.lefigaro.fr/international/a-umm-al-fahm-les-arabes-du-triangle-veulent-rester-israeliens-20200301
[9] https://www.gatestoneinstitute.org/15602/fortunate-arabs
[10] http://www.israelvalley.com/2017/12/13/israel-ramat-gan-ville-lesperance-de-vie-plus-elevee-beersheba-plus-faible/
[11] https://infos-israel.news/arabes-israeliens-ont-lesperance-de-vie-plus-elevee-rapport-aux-populations-de-21-pays-musulmans-arabes/
[12] https://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-5237042,00.html
[13] https://unitedwithisrael.org/over-7000-palestinians-join-israels-top-trade-union/?utm_source
[14] https://lphinfo.com/un-invite-insolite-a-la-mairie-de-jerusalem/
[15] https://www.israelhayom.co.il/article/471857
[16] https://unitedwithisrael.org/watch-israeli-arab-wins-eu-award-for-revolutionary-sniff-diagnosis-method/
Article publié initialement sur le site Menora.info: https://www.menora.info/apartheid-shmapartheid/
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