27 janvier – Le 27 janvier 1945, le camp d’Auschwitz-Birkenau était libéré | Crif – Conseil Représentatif des Institutions Juives de France
En 1944, l’Armée rouge est à 200 kilomètres d’Auschwitz. Les autorités nazies envisagent alors la liquidation du camp en cas de nouvelles victoires soviétiques, ainsi que cela avait déjà été fait pour les autres centres d’extermination situés plus à l’Est.
Aussi longtemps que cela a été possible, les nazis ont continué l’extermination dans les chambres à gaz. Les nazis ne mettent fin aux travaux d’agrandissement d’Auschwitz (camp souche et Birkenau) qu’à la fin de l’année 1944. Les travaux d’extension de certains des camps auxiliaires continuent pratiquement jusqu’à la libération.
Avant cela, les nazis entreprennent de détruire et d’effacer les traces des crimes commis. Ils prennent soin d’assassiner la plupart des témoins oculaires du génocide et particulièrement les Juifs qui avaient travaillé dans les crématoires. Ils font nettoyer et recouvrir de terre par des déportés les fosses contenant des cendres de victimes.
Après l’été 1944, le camp se dépeuple progressivement. Les détenus évacués sont soit employés dans des usines d’armement situées plus à l’intérieur du Reich (principalement des Polonais et Soviétiques), soit, dans le cadre des marches et des transports de la mort, conduits vers d’autres camps de concentration.
Le 17 janvier 1945 a lieu le dernier appel général. Y sont présents 67 000 déportés dont 31 800 à Auschwitz I et II et 35 100 dans les camps auxiliaires dépendant de Monowitz. La marche de la mort d’Auschwitz à Loslau, endurée par des détenus épuisés, sans manger ou presque, dans un froid glacial, est responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts.
Le camp d’Auschwitz est libéré par la 100ème division (général Krasavine) du Front de Voronej de l’Armée rouge, renommé “Premier front d’Ukraine”. L’armée entre dans le camp vers 15 heures. La liberté, enfin.
Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c’est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c’est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu’à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N’oubliez pas que cela fut,
Non, ne l’oubliez pas : Gravez ces mots dans votre cœur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants.
Ou que votre maison s’écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
Primo Lévi, Si c’est un homme
Source : http://www.crif.org/
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