L’Observatoire Juif de France (OJF) alerte sur les déclarations inacceptables et réitérées du député Éric Coquerel

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Le 12 juillet 2022, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour harcèlement et agression sexuels afin d’examiner la plainte de Sophie Tissier contre Éric Coquerel, député LFI (La France Insoumise) de la première circonscription de la Seine-Saint-Denis et élu président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale le 30 juin 2022.

L’Observatoire Juif de France ne commentera pas cette décision judiciaire, car sa mission vise à combattre l’antisémitisme, et elle est inquiète par des positions politiques de ce député.

Éric Coquerel « avait participé et appelé à l’occupation de la basilique de Saint-Denis, nécropole des Rois de France, par des migrants et des sans-papiers en mars 2018 – ce qui, en ces temps d’attaques, de profanations, d’incendies, de pillages et de destructions d’églises catholiques est particulièrement lourd symboliquement », a rappelé Anne-Sophie Chazaud, philosophe, haut fonctionnaire (Le Figaro, 30 mai 2019) .     

 Ce député était présent à la « marche contre l’islamophobie » controversée du 10 novembre 2019 à Paris.

Une marche résultant d’un appel initié par Madjid Messaoudene (élu de Saint-Denis), Le Collectif contre l’islamophobie (CCIF), Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Le Comité Adama; La Plateforme L.e.s Musulmans, L’Union communiste libertaire (UCL), L’Union Nationale des Etudiants de France (Unef), Taha Bouhafs (journaliste).

Au cours de ce défilé, des manifestants ont scandé « Allah Aqbar » (Allah est le plus grand) lancé par Marwan Muhammad du CCIF. D’autres ont assimilé à tort le sort des Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale à la condition actuelle des musulmans.

Le 3 décembre 2019, à l’Assemblée nationale, a été discutée la proposition de résolution visant à lutter contre l’antisémitisme.

Ce texte estimait que « la définition opérationnelle utilisée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) permet de désigner le plus précisément possible ce qu’est l’antisémitisme contemporain » et constituait « un instrument efficace de lutte contre l’antisémitisme dans sa forme moderne et renouvelée, en ce qu’elle englobe les manifestations de haine à l’égard de l’État d’Israël justifiées par la seule perception de ce dernier comme collectivité juive ».

Cette proposition non contraignante juridiquement approuvait donc cette « définition opérationnelle » de l’antisémitisme et invitait « le Gouvernement, dans un travail de pédagogie, à la diffuser auprès des services éducatifs, répressifs et judiciaires ».

Durant la séance, Éric Coquerel a interrompu à cinq reprises le député Meyer Habib, défenseur de ce texte. Ainsi, quand Meyer Habib a accusé l’islamo-gauchisme de qualifier de « terroristes » les attentats en France, mais non ceux en Israël, Éric Coquerel s’est écrié : « Cela suffit, maintenant ! C’est une provocation ! »

Après avoir fustigé Israël (« État qui enfreint toutes les résolutions de l’ONU »), il a expliqué son vote : « Quand on commence à faire de la critique d’une idéologie le pire des délits, celui de racisme, on ne sait plus où s’arrêter. Ce n’est pas ainsi que l’on mettra à mal la bête immonde du racisme et de l’antisémitisme. Nous sommes attachés à cette cause, mais faites attention : cette loi pourrait, au contraire, nous conduire à relativiser l’antisémitisme. »

Il a voté Contre cette résolution, qui a été adoptée par 154 voix contre 72.

Ce représentant de la Nation a aussi affiché son soutien à des terroristes :

  • Il a posé en tenant une affiche demandant la libération du terroriste Georges Ibrahim Abdallah.

Celui-ci, communiste libanais, a été condamné par la justice française en 1987 à la réclusion à perpétuité pour complicité dans les assassinats à Paris du lieutenant-colonel Charles R. Ray, attaché militaire américain le 18 janvier 1982, et de Yacov Barsimentov, diplomate israélien le 3 avril 1982.

  • En juillet 2021, Éric Coquerel a écrit au ministre des Affaires étrangères, alors Jean-Yves Le Drian, pour s’indigner de la décision de la ministre israélienne de l’Intérieur, alors Ayaled Shaked, de révoquer légalement le 30 juin 2021 la résidence permanente à Jérusalem du « franco-palestinien » Salah Hamoui.

Membre de l’organisation terroriste FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), Salah Hamouri a plaidé coupable, et a été condamné en 2008 à sept ans de prison pour avoir fomenté d’assassiner le chef spirituel du parti orthodoxe israélien Shass, le rabbin Ovadia Yossef. Ayant bénéficié de soutiens politiques en France aux plus hauts niveaux, il a été libéré de manière anticipée le 18 décembre 2011, dans le cadre de l’accord ayant permis la libération du jeune otage Franco-Israélien Guilad Shalit le 18 octobre 2011 en échange de 1027 détenus Arabes palestiniens. Il n’a exprimé ni regret ni remord, et a poursuivi son combat.

Le 30 juin 2020, Salah Hamouri a été arrêté par les autorités israéliennes.

Se fondant sur une loi israélienne de 2008, la ministre a motivé sa décision par « l’abus de confiance » commis par Salah Hamouri.

Le 13 juin 2020, a eu lieu, avec la participation du Comité Traoré, la « manifestation contre le racisme et les violences policières » et « contre les discriminations ».

Valeurs actuelles a posté sur les réseaux sociaux une vidéo de cet évènement à Paris : des manifestants ont crié « Mort aux Juifs ».

Des slogans anti-israéliens et pro-palestiniens ont aussi été proférés, et des banderoles diffamant l’Etat d’Israël étaient brandies.

Le lendemain, sur Sud Radio, Éric Coquerel, qui avait participé à cette manifestation, a déploré : « C’est insupportable de laisser penser qu’à un moment donné, (quand) vous avez des gens racisés, des noirs, des personnes arabes, dans une manifestation, forcément il y aurait de l’antisémitisme. Manifestement beaucoup de gens espéraient qu’il y ait des violences ce week-end… On nous invente maintenant l’antisémitisme ».

Au Figaro, Éric Coquerel a détaillé ses propos : « Ce que je conteste c’est d’avoir fait de l’antisémitisme un phénomène important de la manifestation et du coup d’avoir laissé penser que l’antisémitisme était significativement présent. C’est cela que je dis inventer ».

Éric Coquerel a multiplié les propos faux et les parallèles erronés :

  • Le 19 octobre 2020, Eric Coquerel a déclaré sur Sud Radio: « Il faut protéger nos concitoyens de la deuxième religion en France car nous ne voulons pas de guerre de religion… [Concernant les liens de manifestants défilant à l’appel du CCIF et l’islamisme fondamental], ils étaient très minoritaires… Au moment de la mort de Mireille Knoll, je manifeste à côté d’organisations comme le CRIF ou la LDJ déclarée terroriste aux Etats-Unis… Le CRIF est une organisation communautaire qui appelle les Français à aller dans l’armée israélienne, et la LDJ nous a virés hors de cette manifestation sans qu’il y ait beaucoup de réactions de gens autour de nous… Le terme d’islamo-gauchisme tel qu’il est utilisé par Valeurs actuelles et M. Darmanin me fait penser à celui de judéo-bolchévisme dans les années 30… Aujourd’hui, l’islam est une religion qui subit un véritable racisme en tant que religion, comme l’a été, à un certain moment, avec une autre ampleur, la religion juive… Nous devons toujours être aux côtés de ceux qui se font discriminer ».
  •  
  • Le 4 juillet 2022, sur Sud Radio, Elisabeth Lévy, directrice de Causeur, a déclaré: Éric Coquerel « a vendu à Jean-Luc Mélenchon le tournant islamogauchiste de son mouvement ».
  • Le 26 mai 2019, jour des élections européennes, Manon Monmirel, suppléante du député, a posté sur son « profil personnel Facebook» : « Que la France et tous les Français aillent niquer leurs mères. Pays de fascistes. » Un post qu’elle a vite supprimé et regretté.

Le 30 juin 2022, lors de l’émission Face à l’info sur CNews, l’essayiste et sociologue canadien Mathieu Bock-Côté a souligné : Éric Coquerel, « le président de cette commission, a accès aux dossiers qui relèvent du secret fiscal. […] Certains ont confessé leur inquiétude en se demandant si c’était responsable de confier à un idéologue une responsabilité avec un tel pouvoir ».

L’Observatoire Juif de France rappelle que :

  • Le CRIF est une fédération française d’associations juives dont les trois missions sont : « la lutte contre l’antisémitisme en France et dans le monde», « la transmission et la préservation de la mémoire de la Shoah et lutte contre son instrumentalisation », « la solidarité pleine et entière avec l’Etat d’Israël » sans prendre « parti dans le débat politique israélien » ou exhorter les Français à s’engager dans les Forces de défense d’Israël (IDF).

Éric Coquerel a donc proféré une allégation grave et non argumentée ;

  • La LDJ française est distincte de la LDJ américaine ;
  • Le judaïsme et l’islam sont des religions, et non des races ;
  • La diffamation de l’Etat Juif alimente l’antisémitisme ;
  • Minorer, voire nier l’antisémitisme ayant caractérisé ces manifestations, révèle la gêne d’Éric Coquerel envers certains de ses alliés issus de la « diversité » et antisémites.

Alors que le djihad menace la France et que le nombre d’actes antisémites demeure à un niveau élevé, l’Observatoire Juif de France exprime son inquiétude envers ces positions non compatibles avec les valeurs de la République française, fracturant la Nation en stigmatisant des Juifs, et diffamant l’Etat d’Israël.

Le Président de l’Observatoire Juif de France

 

 

 


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