HANOUKA, LA LUMIERE QUI VIENT. Charles Baccouche
Il est admis que la lumière vient du ciel pour éclairer la terre et nous ouvrir les portes du ciel. Pour Hanouka, c’est la lumière vient d’en bas et s’élève vers les nues, c’est exceptionnel mais Hanouka est exceptionnelle (comme toutes les fêtes juives d’ailleurs)
Donc, le 19 et 20décembre 2019, les juifs vont célébrer Hanouka la fête des lumières, on allumera pendant huit jours une bougie, chaque jour une de plus, en plus de la précédente, en partant de la droite vers la gauche, on n’a d’ailleurs pas le choix.
Chez nous c’est toujours de la droite vers la gauche, chez les autres c’est l’inverse, allons savoir pourquoi ils font le contraire, ils écrivent de gauche à droite.
Nous avons surement raison, même si les autres peuples plus nombreux et plus puissants persistent dans cette étrangeté, et que plus étonnant, ils n’ont pas l’air de s’en plaindre.
C’est peut être nous, qui voulons nous distinguer du reste des humains, fâcheuse habitude qui nous a couté quelques déboires et bien des déconvenues.
Ce n’est pas nécessaire que tout soit toujours logique, voyez, la hanoukia comporte huit branches surmontées d’un bougeoir, toutes alignées à la même hauteur, avec un gardien qui les regarde de plus haut : le Shamach, mais elle ressemble à la Menourah qui elle, a six branches plus le Shamash. Elle trônait devant l’entrée du Temple une fois reconstruit et deux fois détruit.
Il parait qu’on n’a pas le droit de la reproduire.
Pourtant, elle orne l’entrée de la Knesset, notre Parlement qui ressemble plus souvent à une arène de gladiateurs qu’à une enceinte démocratique, depuis le retour des hébreux sur la terre jurée par l’Omniprésent à son peuple depuis la nuit des temps, depuis notre père Abraham.
Alors on peut ou on ne peut pas la reproduire ? Le débat est sans objet puisque nul ne sait à quoi ressemblait la Ménourah d’Origine qui sanctifiait à la fois, l’unité de l’Humain et l’éternité d’Israël.
La Hanoukia– Quant à elle, serait un néologisme crée par l’épouse de Eliezer Ben-Yehuda, l’homme qui revivifia l’hébreu qu’il parlait dit-on, avec son chien faute de d’interlocuteurs.
Une fois de plus, nous voilà emportés dans des abimes de supputations. Nous allons distinguer selon nos canons: la Hanoukia est la représentation du miracle de Hanouka,
C’est un miracle auquel l’Homme participe activement, comme l’Histoire nous la conte:
Cette fête des lumières nous rattache directement aux conquêtes d’Alexandre le Grand, fils de Philippe de Macédoine, qui soumit l’Asie depuis la Grèce jusqu’à l’Indus. A la mort de cet illustre roi-guerrier, son immense conquête fut partagée en plusieurs Royaumes dont l’un, manque de chance, engloba la Terre sainte qui tomba entre les mains de grecs idolâtres installés en Syrie et nommés les Séleucides.
Ils souillèrent tant et tant le Temple de Salomon, le lieu de la Résidence du Tout Puissant sur Terre, que le Saint des Saint se vit affublé d’une statue de Zeus qui bien sur, n’est qu’une idole sans pouvoir et sans vie.
Une offense sans pardon pour les enfants du Dieu vivant. Le sang des Hébreux ne pouvaient supporter ce suprême outrage, Mattathias (Matityahou) de la famille des Maccabim et ses enfants dont Judas, se leva et avec ses frères, combattit ces envahisseurs sans vertu, qui, miracle furent vaincus. Ce ne fut pas une mince affaire, car nos victoires dans l’Histoire sont quasi inexistantes, ni contre Babel, ni contre les Assyriens, ni contre Rome nous ne pûmes résister à la puissance de leurs armes.
En -175 Antiochus IV Epiphane. Le nouveau roi des grecs d’Asie se présenta comme le « défenseur de l’hellénisme » et enflamma les juifs pieux de Jérusalem et alentours d’une sainte colère, qui entamèrent une inévitable guerre en -167, qui conduisit à la défaite des Séleucides en -104 et à la restauration de l’indépendance d’Israël.
Est-ce si net ? Hélas non, car Rome était tapie en embuscade. En -188 le traité d’Apamée affirme la domination romaine sur la Syrie séleucide qui conserve une large autonomie, alors les hébreux qui eux manquent pas de se quereller comme il se doit selon nos mœurs.
Onias III grand prêtre est assassiné à Jérusalem, -172
Les Macchabés vainqueurs voulurent s’accaparer tous les attributs du pouvoir, le sceptre et le sacerdoce, et en désaccord, ils en appelèrent à l’arbitrage de Rome qui d’un seul coup les avala et soumit la Judée.
C’est une autre histoire qui n’a pas sa place ici.
Cette victoire au sein de nos défaites, ne peut qu’être célébrée et fêtée depuis ces temps anciens et encore plus, depuis que les juifs rentrés au pays de leurs pères, non seulement tiennent tête à leur ennemis, mais encore, remportent toutes les batailles.
Après la victoire et le reflux des idolâtres, il fallait nettoyer et purifier le Temple, comment faire, alors qu’il faut de l’huile d’olive pure pour rallumer la Ménourah d’or qui brulait en permanence, dit-on depuis Moïse et d’Aaron. Les vainqueurs découvrent une fiole d’huile d’olive qui a la contenance pour brûler pendant seulement un jour, ils l’allument malgré tout et le miracle se produit: la Ménourah reste allumée pendant huit jours, juste le temps de préparer des nouvelles fioles d’huile.
Hanouka est donc bien à double titre, une fête parce que les Hasmonéens ont remporté une victoire improbable et parce qu’une petite fiole d’huile a brulé pendant huit jours, pour leur permettre de restaurer la sainteté du Saint des Saints (kodesh hakodashim)
En souvenir les lumières de Hanouka, sont allumées pendant huit jours à partir du
25 Kislèv.
Hanoucca symbolise la victoire de la lumière contre les ténèbres; chaque flamme de la Hanoukkia est une lumière qui perce la nuit et se voit de loin.
Mais une lumière à quoi sert-elle si ce n’est pour éclairer et quand il s’agit de sainteté !
C’est évidemment pour enseigner; car Hanoucca a aussi pour racine hanokh qui signifie Enseignement et Education et plus précisément pour étudier et transmettre la THORA.
Ce n’est donc pas une petite fête, tant elle porte de significations.
On rapporte que nous avons adopté l’étrange coutume de faire tourner des toupies sur les cotés desquelles, sont gravées des lettre hébraïques. C’est une bien étrange Cité que la Cité juive.
Quant aux toupies, il apparaît que lorsque les despotes et autres dictateurs nous interdisaient d’enseigner la Thora, les enfants, lors des descentes de police (faire tourner des toupies et une activité fort dangereuse en fait) faisaient tourner leurs toupies et se pénétraient des lettres hébraïques à la barbe des pandores qui eux, n’y voyaient goutte.
L’enseignement est donc une lumière. Oui si on l’entend comme l’apprentissage progressif des mitsvot qui sont l’apprentissage de la vraie vie, tout comme l’allumage des bougies qui illuminent progressivement les branches de la Hanoukia, et nous laisse entrevoir le retour de la grandeur d’Israël et la gloire de son père qui siège dans les hauteurs.
On fait des gâteaux et on s’offre des cadeaux et les enfants sont les rois de la fête, car nous savons que le « Monde tient grâce au souffle des enfants à l’école »
Alors on chante et on danse à la mémoire des combattants qui chassèrent les idolâtres du Temple et de la Terre sainte et aussi et surtout, pour apprendre à nos enfants et aux enfants de nos enfants, que la barbarie sera toujours vaincue par la connaissance et l’éducation et que la mémoire juive reste la lumière qui inonde le Monde, si le Monde consent à ouvrir les yeux.
Notre pays, celui donné au peuple sans pareil, tient depuis peu de temps, par le courage et la force de nos armées, revenues d’un si long exil pour restaurer la beauté et la grandeur du pays ou coulent le lait et le miel.
Alors, chantons et dansons à Hanouka et tournent et tournent nos toupies, qui tourneront encore dans les siècles à venir, sous le regard tendre de l’Eternel qui ni dort ni ne sommeille à l’aplomb de son peuple.
© Charles Baccouche
HANOUKA, LA LUMIERE QUI VIENT. Charles Baccouche – Tribune Juive
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