Pas de passeport pour les « antisémites » ? Un député allemand suggère d’interdire à ceux qui remettent en question « l’existence d’Israël » d’obtenir la nationalité allemande
Un député allemand revient sur les conditions de l’octroi de la nationalité allemande estimant qu’elle est incompatible avec certains délits dont l’antisémitisme quand il prend la forme de négation de l’Etat d’Israël. Il propose que cette obtention de nationalité soit revisitée sérieusement.
L’Observatoire Juif de France n’aurait pas manqué d’exprimer une grande satisfaction si un parlementaire français avait apporté son soutien à cette proposition qui aurait, à tout le moins, rappelé que l’antisémitisme est un élément de fracture de la Société nationale.
La liste de « antisémite » les crimes devraient notamment impliquer des actes dirigés contre l’État d’Israël, estime le député.
Quiconque incite le public contre les Juifs, remet en question l’existence de l’État d’Israël ou brûle un drapeau israélien ne doit pas devenir citoyen allemand.
Dans son discours, le député a également fait référence au discours de Merkel qu’elle a prononcé en 2008 lorsqu’elle a déclaré que la responsabilité de la sécurité d’Israël faisait partie de l’intérêt national de l’Allemagne. De tels mots ne doivent pas être « laissé sans surveillance, » il a dit.
Middelberg cherche à modifier la loi existante avec une clause stipulant que « La naturalisation est exclue si un étranger a commis un acte à motivation antisémite. Il a également fait valoir que tout acte antisémite devrait être légalement déclaré incompatible avec les garanties de la dignité humaine inscrites dans la constitution, appelée la loi fondamentale en Allemagne.
Le député a déjà appelé les partenaires du bloc conservateur de Merkel au sein de la coalition gouvernementale – les sociaux-démocrates – à soutenir la proposition lors du prochain vote parlementaire.
Le mois dernier, l’Allemagne a connu une série d’attaques contre des maisons de prière juives qui ont suscité l’indignation parmi les Juifs, les Chrétiens et les responsables allemands. Les incidents, qui impliquaient principalement de brûler des drapeaux israéliens et de bombarder des synagogues avec des pierres, se sont produits au milieu d’une violente impasse entre Israël et les militants palestiniens à Gaza. Certains des auteurs ont alors déclaré à la police allemande que leurs actions avaient été provoquées par le « conflit actuel en Israël ».
Les développements ont suscité une vive condamnation de la part des principaux politiciens allemands. Le président Frank-Walter Steinmeier a déclaré à l’époque que la haine des Juifs ne serait tolérée en Allemagne sous aucune forme, tout en qualifiant de tels actes « des crimes qui doivent être poursuivis ».
Merkel a déclaré dans son podcast vidéo hebdomadaire fin mai que quiconque « prend la haine des Juifs dans nos rues » viole la Loi fondamentale. Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a exprimé le soutien de Berlin à Tel-Aviv et a condamné les attaques à la roquette lancées par des militants du Hamas contre Israël en déclarant qu’il y avait « aucune justification pour cette violence. »
Fin mai, un seul État allemand, la Rhénanie du Nord-Westphalie, a déclaré que des enquêtes avaient été lancées contre 111 suspects pour actes antisémites. Presque tous les suspects étaient d’origine arabe, a confirmé à l’époque le ministre régional de l’Intérieur, Herbert Reul.
La liste des auteurs comprenait des citoyens libanais et syriens ainsi que des personnes originaires de pays arabes mais qui avaient reçu la nationalité allemande au moment des incidents.
La police allemande estime cependant que l’antisémitisme en Allemagne va au-delà de la communauté des migrants. « Ce n’est pas seulement l’antisémitisme musulman, mais l’antisémitisme dans son ensemble qui n’a pas été perçu comme il aurait dû l’être depuis bien trop longtemps. L’officier antisémite de la police de Berlin, Wolfram Pemp, a déclaré aux médias allemands fin mai. Le dernier rapport de la Police criminelle fédérale (BKA) suggérait que les crimes antisémites avaient également augmenté de près de 16% au cours de la dernière année en 2020, mais fournissait peu d’informations sur les auteurs.
Le leader du bloc du Parti populaire européen de centre-droit au Parlement européen, Manfred Weber, s’est empressé de blâmer les mouvements de droite européens comme le parti allemand AfD et le Rassemblement national français, dirigé par Marine Le Pen, pour la montée des anti- Le sémitisme.
L’AfD a rapidement pris ses distances par rapport à de telles allégations en affirmant que ce sont ses idées que Middelberg aurait adoptées en appelant à une interdiction de citoyenneté pour les « antisémites ».
Source : https://news-24.fr/pas-de-passeport-pour-les-antisemites-un-depute-allemand-suggere-dinterdire-a-ceux-qui-remettent-en-question-lexistence-disrael-dobtenir-la-nationalite-allemande/
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