QUELLE DECADENCE Islamisme et islamophobie : pour la présidente de l’Unef, c’est un partout, la balle au centre

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Oui mais…

Islamisme et islamophobie : pour la présidente de l'Unef, c'est un partout, la balle au centre
Mélanie Luce
Capture d’écran Europe 1

 

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À entendre Mélanie Luce, présidente de l’Unef, on croirait qu’établir une hiérarchie les attentats islamistes subis par la France et une islamophobie qui n’en arrive heureusement pas à ces extrémités sous nos latitudes revenait à invisibiliser cette dernière, ou à contribuer à la stigmatisation de nos concitoyens musulmans.

Peut-on vraiment renvoyer islamophobie et islamisme dos-à-dos ? À cette question, la présidente de l’Unef, Mélanie Luce, semble répondre par l’affirmative. Invitée d’Europe 1 ce mercredi 17 mars, la représentante du syndicat étudiant de gauche était notamment interrogée sur les incidents survenus à l’IEP de Grenoble – racontés par Marianne -, où les noms et photographies de deux enseignants accusés d’islamophobie ont été placardés devant l’établissement début mars, avec la motion “Des fascistes dans nos amphis T […] et Kinzler démission. L’islamophobie tue.” Ces affichages avaient notamment été relayés par la section locale de l’Unef.

On a expliqué plusieurs fois que c’était une erreur de relayer ces photos, on a d’ailleurs eu l’occasion de s’excuser auprès de l’enseignant en question. C’est une erreur maladroite parce qu’en aucun cas la section locale de l’Unef n’a voulu lancer une vindicte sur ces personnes (sic)“, s’excuse aujourd’hui Mélanie Luce, apportant son “soutien face aux menaces” que les deux enseignants “peuvent subir“, et jugeant “inadmissible” ce placardage, auquel l’Unef “ne s’est jamais associée” – mais qu’elle a tout de même relayé.

“EST-CE QUE L’ISLAMOPHOBIE TUE ?”

Poussée dans ses retranchements par une Sonia Mabrouk plus combative que lorsqu’elle reçoit Bernard Arnault, Mélanie Luce se révèle incapable de répondre clairement à cette question, pourtant simple : “Est-ce que vous pensez aujourd’hui que l’islamophobie tue dans notre pays ?

Qu’est-ce que vous appelez islamophobie ? Parce que j’ai vu vos différentes descriptions, et je trouve qu’elles ne sont pas bonnes. Je suis allée, avant cette interview, regarder dans le dictionnaire, explique la dirigeante syndicale. Que nous dit le dictionnaire ? Que l’islamophobie, c’est l’hostilité envers l’islam et les musulmans.” Rappelons, puisque nous en sommes à l’heure des précisions conceptuelles, que le terme “islamophobie” est critiqué par une partie de la gauche lorsqu’il est utilisé pour semer la confusion entre racisme et critique d’une religion.

Revenons-en à l’Unef : “L’hostilité envers l’islam et les musulmans, c’est ce qui a amené des terroristes d’extrême droite à faire une tuerie sur la mosquée de Christchurch, c’est ce qui a amené aussi l’extrême droite en France à incendier une mosquée“, explique sa présidente, invoquant donc l’attaque survenue en mars 2019 en… Nouvelle-Zélande. Si l’on veut bien admettre que le racisme n’ait pas de frontière, il faut tout de même souligner que la question était circonscrite au cas de l’Hexagone.

HIÉRARCHISER N’EST PAS “INVISIBILISER”

Qu’est-ce qui tue dans notre pays, l’islamophobie ou l’islamisme ?“, relance d’ailleurs Sonia Mabrouk. “Il y a les deux, tout simplement“, répond Mélanie Luce. “Vous pouvez me donner un nom de quelqu’un qui a été malheureusement tué à cause de l’islamophobie ?“, insiste l’intervieweuse d’Europe 1. “Je viens de le faire. Vous ignorez toutes les victimes de la mosquée de Christchurch ? Vous ignorez aussi toutes les victimes de Biarritz il y a quelques années ?“, s’insurge Mélanie Luce.

La présidente de l’Unef ne trouve donc rien de mieux, pour étayer son propos, qu’un attentat survenu à des milliers de kilomètres de la France, et qu’une attaque (et non attentat, les autorités judiciaires n’ayant pas employé ce terme) de mosquée survenue non pas à Biarritz, mais à Bayonne en octobre 2019, lors de laquelle deux personnes avaient été blessées.

DÉFINITION “SCIENTIFIQUE”

Cela signifie-t-il que ces faits sont anecdotiques, ou que la haine des musulmans n’existe pas ? Bien sûr que non, mais tout se passe comme si affirmer qu’il existe une hiérarchie de gravité entre les attentats islamistes régulièrement subis par la France et une islamophobie qui n’en arrive heureusement pas à ces extrémités sous nos latitudes revenait à “invisibiliser” cette dernière, ou, pire, à contribuer à la stigmatisation de nos concitoyens musulmans.

Vous avez décidé que l’islamophobie c’était une définition que vous avez acceptée vous-mêmes, mais qui n’a aucune cohérence scientifique“, poursuit pourtant Mélanie Luce. La définition scientifique c’est l’hostilité envers les musulmans et l’islam.” Au passage, notons qu’il s’agit en fait de la définition du dictionnaire Larousse, et non d’une définition “scientifique“. “À partir de ce moment-là, si on parle d’hostilité envers les musulmans, la question c’est est-ce qu’on accepte dans notre pays l’hostilité envers les musulmans ? Je ne pense pas qu’il faille l’accepter.” Certes. Mais l’hostilité envers les islamistes, c’est permis ?

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